L’exposition de l’été 2024, dans la Salle des fêtes de Douarnenez, présentait l’intégralité des séries de lithographies décoratives d’Henri Rivière.
Voici la présentation qui en était faite :
« Il a mis la technique au profit de son art » : les estampes d’Henri Rivière exposées à Douarnenez
Pour la toute première fois, l’ensemble des séries de lithographies décoratives d’Henri Rivière sont rassemblées et exposées en un seul lieu, à Douarnenez (Finistère). Un voyage à travers la finesse des estampes, art japonais que l’artiste maîtrise à la perfection.
Un travail minutieux, à la main. Des heures de reproduction. Des heures d’impression, couleur après couleur, pour obtenir une illustration, grâce à la pierre, le bois ou le métal. Bienvenue dans le monde de celui qu’on surnomme le « maître français des estampes ». Bienvenue dans le monde d’Henri Rivière !
Un véritable technicien
Retour en 1890. L’artiste parisien est alors âgé d’une vingtaine d’années. Comme beaucoup de ses contemporains, il fréquente le Chat noir, le mythique cabaret de la capitale. Quelques-uns de ses travaux sont déjà édités, « des dessins à la plume, très XIXe», commente Olivier Levasseur, spécialiste de l’œuvre de l’illustrateur. Avant de découvrir ce qui fera sa notoriété : l’art japonais.
Le jeune homme se passionne pour ces œuvres délicates : « Il devient un collectionneur et un érudit en japonisme, contextualise Yann Le Bohec, également spécialiste. Un ami marchand d’art japonais lui propose de réaliser les dessins pour décorer sa maison à Tokyo. En échange, il le paie en œuvres. »
Sa collection personnelle est riche de 800 estampes qu’il « étudiait pour comprendre comment elles étaient réalisées ». Tant et si bien qu’il maîtrise à la perfection les procédés d’impression typiques, que ce soit la lithographie (pierre), la xylographie (bois) ou l’eau-forte (métal). Et de cette maîtrise, naît son propre style.
« Il a mis la technique au profit de son art, poursuivent les coauteurs d’Estampes, catalogue raisonné des lithographies d’Henri Rivière, aux éditions Locus Solus. À l’époque, il y avait quatre intervenants pour une gravure sur bois : le dessinateur, le graveur, l’imprimeur et l’éditeur. Alors que lui, il faisait tout. Pour la lithographie, il peignait directement sur la pierre. Il se rendait à l’atelier, travaillait avec les ouvriers, et surveillait le tirage. »
« 95 % de son travail lithographique, c’est la Bretagne »
Un tirage qui n’aurait pas vu le jour sans sa rencontre avec l’imprimeur Eugène Verneau. Ensemble, jusqu’en 1906, ils diffusent des « estampes décoratives » destinées à « décorer des appartements, vestibules, salles d’école…» C’est quelque chose de très novateur, explique Olivier Levasseur. « Il voulait proposer des belles images à des gens qui n’avaient pas les moyens de s’acheter des tableaux. Ce sont des œuvres d’art pour nous aujourd’hui, mais à l’époque, dans son esprit, l’idée était de diffuser l’art au plus grand nombre. »
=> Voici donc une visite de cette exposition, que vous pourrez faire en compagnie du Saint-Jacobs Vokalensemble chantant « Serenity », extrait de « O Magnum Mysterium » de Ola GJEILO. Et vous pouvez agrandir les vues en plein écran en cliquant sur la double flèche, en haut à gauche. Merci d’excuser… les reflets dans les vitres d’encadrements, souvent impossibles à éliminer !